Splendeur des chapiteaux romans

Publié par Art Culturaa sur 1 Août 2025, 10:15am

Après l'époque carolingienne, dès la fin du Xe siècle, se développent à travers l'Occident chrétien des langages artistiques suffisamment cohérents pour qu'on les désigne depuis le début du XIXe siècle sous le nom d'art roman.

Ces "Rinceaux", c'est à dire des arabesques à terminaison de feuilles, datent du VIIIe siècle et proviennent d'Egypte copte, l'une des diverses sources d'inspiration de l'art roman

L'église abbatiale Sainte-Geneviève de Paris : Sa nef édifiée vers 1100 était surplombée par quatre grands chapiteaux romans, consacrés aux temps cosmique et humain.

L'église abbatiale de Saint-Germain-des-Prés à Paris : Fondation royale et nécropole mérovingienne, la basilique du VIe siècle est reconstruite dans le premier tiers du XI. L'abbatiale romane est l'une des constructions les plus ambitieuses du temps, sous le patronage du roi capétien Robert II le Pieux. Les douze chapiteaux présentés ici en proviennent.

L'art roman méridional : Les premières manifestations d'une formule architecturale et décorative nommée art roman sont apparues après l'an 1000 au sud de l'Europe, notamment en Catalogne et en Italie. Le territoire musulman espagnol (al-Andalus) et l'extension fatimide en Sicile, ainsi que la présence byzantine sur l'Adriatique, ouvrent la route de l'Occident aux matériaux et aux artistes d'Orient. L'art roman est l'écho de cette rencontre.

Eglise abbatiale de Saint-Denis, colonnettes : bandeaux en spirale ornés de culots d'acanthe et de bouquets de palmettes tête-bêche, et couples d'oiseaux et de griffons affrontés superposés dans des rinceaux.

Les six colonnettes qui ornaient les piédroits des portails occidentaux ont été déposées sous la Révolution.

Située aux confins de l’Anjou, du Poitou et de la Touraine, l’abbaye de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel, constitue un des fleurons de l’art roman en France. Si son architecture impressionne par ses voûtes en coupole et son harmonie générale, ses chapiteaux sculptés offrent un regard privilégié sur l’imaginaire, la pédagogie et la spiritualité du XIIe siècle.

La diversité des styles laisse penser qu’une équipe de sculpteurs, peut-être venus de différentes régions (Poitiers, Saintonge, Limousin), a collaboré sur le chantier entre 1115 et 1140.

L’influence mozarabe (venant d’Espagne musulmane), notamment dans les entrelacs et les animaux stylisés, témoigne de circulations culturelles inattendues.

Les feuilles d’acanthe, palmettes et volutes rappellent l’héritage antique et byzantin, mais sont stylisées à la manière romane. Ces motifs soulignent l’ordre divin du cosmos.

On y voit sirènes à double queue, centaures, basilics, dragons, et autres créatures fantastiques. Héritées à la fois de l’art antique et des traditions orientales, ces figures incarnent les passions humaines, les dangers du monde, et la lutte intérieure du croyant.